Edgar Morin et Fouad Laroui ouvrent la 3ème édition de la Semaine de la Science

Ledesk.ma, Salma Hamri, 20.02.2023 


Hicham El Habti, président de l’UM6P et Edgar Morin, philosophe français. Crédit: Le Desk

L’Université́ Mohammed VI Polytechnique (UM6P) abrite du 20 au 26 février au sein du campus de Benguerir, la troisième édition de la Semaine de la Science autour du thème de la complexité.

Durant cinq jours, des intervenants de renoms aborderont le sujet de la complexité sous le prisme de la science, notamment Edgar Morin-sociologue et philosophe français, Fouad Laroui, professeur et écrivain marocain, Stephen Wolfram- scientifique britannique spécialiste de quantique et Reda Benkirane, professeur à l’Africa Business School.

La semaine s’est ouverte sur une allocution de Hicham El Habti, président de l’UM6P, qui a fait savoir que l’objectif de cette semaine est « d’explorer le liens entre la recherche scientifique et les enjeux contemporains », illustrant ses propos avec un clin d’œil à la pandémie du COVID-19 et au phénomène ChatGPT, le nouvel outil d’intelligence artificielle tendance.


Fouad Laroui; professeur d’économie et écrivain marocain. Crédit: Le Desk

Quant à Fouad Laroui, l’écrivain a expliqué que « l’unité de l’être implique l’unité de la connaissance et de la science », d’où l’importance du sujet de la complexité. Laroui a également souligné l’intérêt de l’intelligence collective et de l’unité de la connaissance qui s’illustrera à travers le choix du thème de la prochaine édition au niveau de la pergola de l’UM6P en fin de semaine, et en collaboration avec tous les participants.

La complexité contribue par ailleurs, « à faire de la science une quête beaucoup plus modeste », a expliqué pour sa part Reda Benkirane, auteur du livre La complexité, vertiges et promesses- histoires de sciences. Benkirane s’est ensuite attardé sur l’importance de cette semaine de la science avançant que « nous ne sommes pas ici présent par chance. La complexité est de plus en plus à l’œuvre dans notre quotidien, un état d’existence incertain ». 

Edgar Morin est, rappelons-le, l’un des principaux acteurs la complexité. Son premier livre sur le sujet, intitulé Le défi des complexités en temps de cris, remonte à 1954. Le philosophe centenaire a invité les participants à interroger la notion de crise.


Edgar Morin, philosophe français. Crédit: Le Desk

« Les crises sont des éléments d’incertitude et dégradent les systèmes de régulation. Elles vont développer des processus d’invention et d’imagination de solutions et pousser les individus à chercher un sauveur et un coupable (souvent imaginaire) », a-t-il expliqué.

« Elles sont par ailleurs des manifestations d’une possibilité d’illusion mais aussi de pratiques nouvelles », a-t-il poursuivi. Dans ce sens, « la prise de conscience est indispensable a tout renouveau ».

Enfin, dans une déclaration à la presse, Said Abdessalam Tazi, responsable pôle art et culture, chargé d’enseignement en anthropologie à l’UM6P, a expliqué  programmation de la semaine scientifique et son importance pour les étudiants.

« On a ici ( à l’UM6P) à peu près 17 écoles et le but de cette semaine de la science c’est de casser les sillons entre les disciplines. Par exemple, quand on veut construire un bâtiment, on va faire appel à des savoir complètements différents. Et c’est ça la complexité c’est de faire articuler tous les concepts et disciplines ensembles ».

« Notre objectif c’est de permettre à nos étudiants d’embrasser cette manière de voir  les choses et de ne pas réfléchir de manière très sectaire, voir comment une discipline peut en nourrir d’autres », ajoute-t-il.

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